Un village, chargé d’histoire, entre Méditerranée et Cévennes

Assas est situé au sommet d’une colline d’où l’on jouit naturellement d’un excellent point de vue : c’est certainement la raison pour laquelle le site a été occupé depuis l’époque préhistorique. Dès l’époque gallo-romaine, il devient un lieu de défense et de contrôle. En effet, devenue gauloise puis romaine, la colline est parcourue par une pénétrante que les conquérants latins aménagent pour relier la Voie Domitienne de Sextantio (Castelnau le lez) à Alès, puis, par la Voie Régordane au Massif Central (Le Puy et Brioude).
La voie commerciale ainsi ouverte est la chance du futur Assas dont les terroirs attirent de nombreux domaines gallo-romains.

Au Vème de notre ère, à la Pax Romana succèdent les grandes invasions des barbares nomades (Wisigoths, Vandales, Francs, Arabes) sonnant le glas de l’Empire d’Occident. Ne bénéficiant plus de la protection romaine, les riches seigneurs et les religieux se replient sur les hauteurs où ils bâtissent châteaux et monastères. Vers les IXème et Xème siècles, un premier castrum est érigé sur le site actuel du château ainsi qu’une petite église, Saint Julien, augmentée d’un couvent et d’un cimetière (les éléments de construction et les abondants ossements humains d’époques différentes découverts sous la place St Martial lors de son réaménagement en témoignent).
circulade d'AssasAu cours du Moyen Age (Xème et XIème siècles), les populations paysannes quittent les domaines dont certains perdureront sous le nom de « menses », « métairies » ou « mas » et se regroupent autour du château et du Monastère. Ainsi naît le village, en rond, ceinturé par une forte muraille percée de trois portes et dont le château, lui-même fortifié, constitue la serrure inviolable.

Renforcé de tours, les remparts du château enserrent dans leurs flancs sud une superbe chapelle castrale : c’est l’église romane (fin XIème-début XIIème siècle) qui prend le nom de St Martial et élimine la chapelle St Julien qui sera rasée en 1598, ainsi que son cloître et son cimetière, par le seigneur du lieu.
Ainsi disparait un édifice probablement carolingien couvert avec une charpente en bois, antérieure à la voûte en berceau.

Il n’existe aucun acte révélant l’origine du château primitif et du village.
Le premier document dévoilant l’existence d’Assas est daté de 1103. Il désigne le seigneur d’Assas (Rostang Ier) sous le nom de "Rostagnus d’Arsads".
Le nom du village aurait connu de nombreuses variantes avant de conserver celui que nous lui connaissons aujourd’hui (après plusieurs variantes, Arsards, ou encore Arsads, est devenu Arsacio en bas-latin puis Assas en français du XVème siècle).

La terrible guerre des Albigeois (1209-1213) a pour conséquence le transfert en 1215 du comté de Melgueïl (Mauguio), qui comprend Assas, à l’évêché de Maguelone faisant de l’évêque Bernard de Mèze le suzerain d’Assas.

Les seigneurs d’Assas se mêlent aux guerres fréquentes que se livrent Raymond, Comte de Toulouse, et Guilhem de Montpellier. Ils appartiennent à la noblesse par la terre d’Assas et possèdent le titre de seigneur qui leur donne des pouvoirs administratifs et judiciaires. Ils peuvent infliger des amendes et emprisonner dans leur château.
Ces seigneurs portent le même nom que leur terre pendant quatre siècles au moins et ce jusqu’en 1486 date à laquelle Rostang d’Assas vend la moitié de son château à un commerçant de Montpellier, Guillaume Bonal.

La famille d’Assas s’illustrera par ses services et surtout par l’héroïsme du chevalier d’Assas, Nicolas-Louis d’Assas, né en 1733 au Vigan et mort en 1760 à la bataille de Clostercamp engagée par Louis XV contre la Prusse, le Hanovre et l’Angleterre.

En 1743, 102 habitants cultivaient la vigne, l’olivier et les céréales et élevaient des moutons.

Le dernier grand seigneur, Jean-Jacques de la Clotte est un homme charitable qui aime faire le bien autour de lui. Il vit familièrement avec ses sujets et adoucit leurs souffrances, par sa générosité, en temps de misère. C’est sûrement en reconnaissance de ses bienfaits que les habitants du village le défendent au moment de la Révolution, ils piquent eux-mêmes les armoiries et écrêtent les tours pour éviter le démantèlement du château par les révolutionnaires.

La construction d’une mairie avec école a été réalisée de 1859 à 1867.

Au XXe siècle la vigne devient la principale culture. L’électrification a démarré en 1913.

Ce n’est qu’à partir des années 60 qu’Assas, jusqu’alors village de vignerons, avec une population quasi constante de 350 à 400 habitants entre le début du XIXème siècle et la fin des années 60, commence à évoluer.
Tout en conservant sa ruralité, au cours des quarante dernières années, le village s’agrandit et atteint aujourd’hui 1500 habitants (dernier recensement de 2007).

 


 

Les lavoirs d’Assas

Les bugadières assadines bénéficiaient de deux lavoirs municipaux construits en 1897. Pour désigner ces équipements on disait le plus souvent : “Les bassins”.

Celui situé route de Castries, démoli en 1961, était alimenté en eau par le réseau communal d’adduction d’eau.

 

 

 

 

 

Celui qui se trouve au bout du chemin du Lavoir, dit ‘lavoir de la fontaine”, est encore de nos jours alimenté par l’eau détournée d’une sourve toute proche située en amont du ruisseau de la Fontaine.

Ce dernier était plus utilisé que le premier. Sa toiture a été refaite en 1981 à la suite d’un sinistre. Des travaux important de rénovation des bassins et des abords ont été réalisés en 2012 et 2013 avec l’aide de la Communauté de Communes du Grand Pic Saint Loup. Ce lavoir fait maintenant partie du petit patrimoine de la commune.

 

 

Pour en savoir plus sur l'histoire et le Patrimoine d'Assas :
1/ « Histoire de la Paroisse et Seigneurie d’Assas » par l’abbé V.Durand (Imprimerie de la manufacture de la charité)
2/ « La Peau de Cigale » par Max Ganibenq, édition C.Lacour
3/ « Les Châteaux du Bas Languedoc » par Anne Touzery-Salager édition Espace Sud
4/ « Les Giral, Architectes montpelliérains » tome XVIII des Mémoires de la Société Archéologique de Montpellier 1988

Photos :
Lucas Scherrer, Pierre Haritonoff, Corinne Dasen, Richard Pech, Claude Marty

HISTOIRE DU CHEVALIER D'ASSAS

Journal de Paris N° 92 jeudi 2 Avril 1778
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Extrait des « Lettres du mois d’octobre 1777, registrées en la chambre des Comptes le 21 mars 1778 qui, créant en faveur du Baron d’Assas, ci-devant Capitaine au Régiment d’Auvergne, de ses deux fils et de leur postérité, une pension perpétuelle et héréditaire de 1 000 livres, règlent l’ordre de succession à cette pension. »


"De toutes les grandes actions que l’Histoire a immortalisées (…) aucune n’est au-dessus de l’héroisme avec lequel le sieur Louis, Chevalier d’Assas, Capitaine des Chasseurs au Régiment d’Auvergne, s’est dévoué à la mort la nuit du 15 au 16 octobre 1760.
Le Prince Héréditaire de Brunswick voulut prendre à Clostercamp près de Vesel, un corps de l’armée française, commandé par le Marquis de Castries. Le Chevalier d’Assas, en marchant à la découverte pendant l’obscurité, tombe dans une embuscade ennemie. Environné de baïonnettes prêtes à percer, il peut acheter sa vie par son silence mais l’armée va périr si elle ignore le danger qui la menace. Il crie à haute voix : « A moi d’ Auvergne, voilà les ennemis » et dans l’instant même il expire percé de coups."